Des dévaluations massives et de sérieux doutes sur l’avenir. C’est le bilan morose de l’année 2020 pour les compagnies pétrolières : sur l’année, les plus grands opérateurs américains et européens ont dû déprécier pour plus de 145 milliards de dollars (118 milliards d’euros) d’actifs, selon une comptabilité réalisée par le Wall Street Journal. C’est l’une des plus grandes dévaluations de l’histoire du pétrole : une vague au moins deux fois plus importante que celle de la précédente crise pétrolière en 2014-2015.
A cause de la chute brutale des cours du baril et de la baisse fulgurante de la demande pétrolière, les compagnies sont obligées de revoir à la baisse de nombreux projets et d’en supprimer d’autres. Dans ce secteur souvent turbulent, la pratique n’est pas nouvelle. C’est son ampleur qui est inédite, tant elle reflète à la fois les conséquences de la crise sanitaire et les incertitudes à venir sur la consommation.
L’une des décisions les plus spectaculaires est celle prise par ExxonMobil, qui a par le passé refusé de recourir à cette pratique. Cette fois, le géant étatsunien a décidé d’abandonner ses projets les moins stratégiques et devrait inscrire une charge de dépréciation d’actifs de 17 à 20 milliards de dollars dans ses comptes. Comme la plupart de ses homologues, ExxonMobil fait le choix de se recentrer sur ses projets les plus rentables et va abandonner des actifs dans le gaz de schiste aux Etats-Unis, dont les prix risquent d’être bas pour longtemps, notamment dans les Appalaches et au Texas. Certains d’entre eux pourraient être vendus.
Les plus grandes compagnies pétrolières mondiales, telles Total, BP et Chevron, ont toutes annoncé sur le même mode de considérables dépréciations d’actifs, des abandons de projets, et la baisse de leur budget d’exploitation et de production pour les années à venir. Dernier en date : fin décembre, le groupe anglo-néerlandais Shell a fait passer dans ses comptes de fin d’année pour 3,5 à 4 milliards de dollars de dépréciations d’actifs.
La raison en est simple : les acteurs du secteur basent leurs projets sur leur estimation du prix du pétrole dans les années à venir, or le futur s’annonce incertain. Ces dépréciations illustrent d’abord la perte de valeur de ces actifs à court terme, mais aussi l’idée que le marché pétrolier risque de ne pas revenir de sitôt à son équilibre d’avant la crise sanitaire.
Avec la baisse de la demande liée à la chute du transport routier et aérien, l’industrie se trouve dans une situation totalement inconnue. Ces difficultés sont d’ailleurs visibles dans le cours de Bourse : en un an, ExxonMobil a perdu 35 % de sa valeur, Shell et BP plus de 40 %. Total (− 21 %) s’en sort un peu moins mal mais a perdu durablement sa couronne de première valeur du CAC 40.
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