Le Japon, troisième économie mondiale, a dévoilé vendredi 25 décembre une feuille de route pour parvenir à son objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, passant par l’accroissement de la part des énergies renouvelables et la diminution du coût des batteries pour véhicules électriques. C’est la première fois que le pays, dont la production d’énergie dépend lourdement des énergies fossiles, détaille la manière dont il entend réduire à zéro ses émissions de gaz à effet de serre d’ici au milieu du XXIe siècle, comme l’a annoncé le 26 octobre le Premier ministre, Yoshihide Suga.
Cette « stratégie de croissance verte », mise en ligne sur le site du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (Meti), fixe notamment comme « objectif indicatif » que 50 à 60 % de l’électricité du pays provient des énergies renouvelables d’ici là. En comparaison, le dernier plan énergétique du Japon, en 2018, fixait un objectif de 22 à 24 % d’ici à 2030, contre environ 17 % en 2017.
Le gouvernement estime nécessaire un « changement significatif » des mentalités pour comprendre que « les politiques qui prennent en compte l’environnement ne sont pas un frein, mais un moteur de la croissance », a déclaré le porte-parole du gouvernement Katsunobu Kato vendredi à la presse. Pour atteindre une société « neutre en carbone, il faut non seulement que l’industrie, mais aussi tout le Japon, y compris le secteur public et chacun de vous, fasse de son mieux », a-t-il ajouté.
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Le gouvernement a annoncé tabler aussi sur 30 à 40 % de l’approvisionnement en électricité assuré par les centrales nucléaires et thermiques (équipées de systèmes de captage du CO2). Les 10 % restants seraient produits à partir d’hydrogène et d’ammoniac. Le Japon estime que sa consommation nationale d’électricité augmentera de 30 à 50 % d’ici à 2050. Pour faire face à cette demande, le gouvernement souhaite notamment développer l’éolien en mer, le Japon s’étant fixé ce mois-ci un objectif de production de 45 gigawatts d’ici à 2040, soit un bond gigantesque par rapport au 0,02 gigawatt actuel.
Parallèlement à son intention annoncée début décembre d’interdire la vente de véhicules neufs à essence ou diesel d’ici au milieu des années 2030, le gouvernement souhaite aussi dans les dix prochaines années une réduction de 50 % du coût des batteries des véhicules électriques. Ces annonces sont censées envoyer au secteur industriel un message fort sur la volonté du gouvernement de favoriser la croissance verte et encourager les investissements en ce sens du secteur privé, ont rapporté des médias nippons.
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Les chiffres dévoilés sont cependant « un mauvais point de départ aux discussions » et signalent « un manque d’ambition », estime Mika Ohbayashi, directrice de l’Institut des énergies renouvelables à Tokyo. Le Japon devrait plutôt se fixer l’horizon 2030 pour atteindre son objectif de 50 à 60 % d’électricité issue des renouvelables, selon l’organisation. Elle juge aussi que miser sur une généralisation des technologies de captation de CO2 dans les prochaines décennies est une erreur.
Le Japon était en 2019 le cinquième plus gros pays émetteur de CO2, selon les données de la plateforme en ligne Global Carbon Atlas.
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